Rue Saint-Simon
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Rue Saint-Simon,
y’a des maisons blotties
qui se touchent l’épaule,
des jasmins endormis
sur les rêves moins drôles
de ceux qui resteront coincés dans leurs érages
et qui n’auront jamais un jardin pour voyage,
Rue Saint-Simon,
y’a des passants menus au regard d’innocence,
ceux dont l’âme est pieds-nus
depuis leur tendre enfance,
promenant alentour leur monde sur mesure
vers l’hôpital de jour où leur vie se rassure,
Rue Saint-Simon,
y’a un temple secret à la toiture étrange
et des moines discrets
dans leurs robes oranges,
des dragons en couleur à l’abri des poussières
et des tigres figés dans leurs rêves de pierre,
Rue Saint-Simon,
pour l’ambiance bistrot, il y’a « l’interlude »,
café, tabac, journaux, rencard des solitudes,
sur la vitre, tracés en grosses lettres blanches,
poulet, frites et civet, fermeture le dimanche,
Rue Saint-Simon,
on est loin et tout près de la cité voisine,
où traînent des regrets,
des mômes et des frimes,
et la voix de Johnny crie par une fenêtre
cette poisse d’ennui qu’a plus rien à se mettre,
Rue Saint-Simon,
y’a des matins superbes
et des soirs monotones,
et dans un seul brin d’herbe
le printemps et l’automne,
les jardins refleurissent à l’ombre des lilas,
sans savoir où finissent les premiers émois,
et le temps qui s’en fout,
et les pensées bohèmes,
les espoirs les plus fous,
les pots de chrysanthèmes,
les bonheurs à deux ronds, légers et dérisoires,
le temps d’une chanson, jamais ne s’oublieront Rue Saint-Simon
Paroles:Christiane Bélert
Musique:Christiane Bélert/Patrick Pernet