3 min 30 s
Je rêvais d’être troubadour
Mais dans l’escalier tous les jours
Faut que je fasse le ménage
Depuis 10 ans que j’ bosse ici
J’ai pas vraiment vu du pays
Pourtant grâce à vous je voyage
La blondinette du premier
Cell’ qui a le nez retroussé
J’en perds mon balai quand elle pa-a-sse
Si je l’emmenais au ciné
Ou bien encore aller danser
Vers le quartier du Montparna-a-sse
L’amour c’est un drôl’ de tango
On croit que je suis extérieur
Mais derrière mon aspirateur
Je vous observe à chaque étage
Les patients du rez-de-chaussée
Vont chez le psy se raconter
Comme on dépose ses bagages
Le petit monsieur très poli
Qui bien gentiment vous sourit
Avant de battre son épou-ouse
Et la pimbêche du second
Celle qui n’a jamais un rond
Pour le facteur ou la croix-rou-ouge
La vie c’est un drôl’ de tango
Troisième droite c’est un pompier
Il a toujours l’air très pressé
Sauf pour aller chez sa belle-mère
Car ce jour-là comme par hasard
Y’a toujours le feu quelque part
Et ça dure la journée entière
Au quatrième ils sont nombreux
Le père, la mère et les morveux
Ça pleure et ça crie sur les gosses
Et puis en face il y a Frida
Depuis que son Jacques n’est plus là
Elle n’a pas le cœur à la noce
L’absence est un drôl’ de tango
Je rêvais d’être troubadour
Mais dans l’escalier tous les jours
Depuis 100 ans je fais l’ménage
Après ma mort j’ai espéré
Mais je me suis réincarné
Me revoici à chaque étage
La blondinette a un dentier
Elle a épousé le pompier
Qui vient de prendre sa retraite
Et moi tous les jours de bonne heure
Je pousse mon aspirateur
En rêvant à d’autres conquêtes
La mort c’est un drôl’ de tango
Paroles : Christiane BÉLERT
Musique : Laurent PUIG