Ciel de gentiane
3 min 25 s
Ma belle apprivoisée, mon enfant de lumière,
tu viens de cette terre, où sont éparpillés
des ruisseaux et des pierres,
entre ciel et torrent, des brassées de jonquilles
font des robes de fille aux corsages des champs
que le vent déshabille,
ma belle, au fil de l’eau, écoute la ballade
du Déroc en cascade, lorsqu’on y boit le chaud
de l’été en rasades,
tu viens de ce pays que l’hiver recompose
dans ses éclats de lauze, sur le granit jauni
où le temps se dépose
princesse des genêts,
ma brune aux yeux d’ardoise,
je t’offre les framboises de ses chemins secrets,
que les années reboisent
pays d’immensité, festonné de bruyères,
de landes et de fougères, où viennent scintiller
des lacs taillés de vert,
pays des horizons, pays du creux des herbes,
où sous des toits superbes
s’éteignent des maisons,
leurs souvenirs en gerbes,
mon bel oiseau, ma douce,
nous vivrons nos étés,
un tout petit rocher sur cette terre rousse
qui nous verra passer,
l’Aubrac s’en est allé,
sur des parfums de mûres,
poursuivre les nuages,
sans frontière et sans âge,
dans sa course d’azur, infinie et sauvage,
de toute éternité, l’Aubrac nous est resté.
Paroles:Christiane Bélert
Musique:Franck Etenna
cabrette:Xavier Hoiret
percussions:Blaise Boutefeu