En passant rue Juliette Savar
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C’est une rue presque tranquille,
Moitié campagne et moitié ville,
Pour qui prend le temps du voyage,
Elle offre ses petits passages,
Des impasses aux noms de province,
Des tuiles et des portails qui grincent,
Comme des mots écrits en marge,
Un appel à prendre le large,
Je me suis promis si souvent,
De m’y arrêter un moment,
Chaque fois ce n’est pas le jour,
Peut-être demain au retour,
La vie démaquille nos rêves,
Traces de sel au bout des doigts,
Quel que soit le prix de la trève,
On y laisse toujours de soi,
Où vont les mots restés silence
Qu’on a pas osé libérer?
Ils auraient fait la différence
D’un avenir trop dessiné
Quel que soit le chemin qu’on trace,
Nos pas s’y posent et puis s’effacent,
Nos vies ont si peu d’importance,
Graffitis sur le temps qui danse,
Je pense à mon enfant, ma belle,
Avant de n’être plus près d’elle,
J’aimerais bien avoir le temps
D’aller musarder un moment,
En passant rue Juliette Savar,
Avant que la vie nous sépare,
J’aimerais avoir eu le temps,
De lui tricoter tant et tant
D’écharpes d’amour à son cou,
Qu’à chaque fois qu’elle s’en souvienne,
Aux heures de doutes et de peine,
Elle n’ait plus jamais froid du tout
Paroles: Christiane Bélert
Musique: Christiane Bélert/Patrick Pernet