Aube froissée
5 mn 56 s
Nomade, je marche
Dans tes nuits, silencieuse
Glissant sur les galets
De tes eaux dormantes
Etrange funambule
Sur le fil de ta vie
Je touche le bout du coeur
L’insaisissable parfum
De ton ombre…
…J’ai marché longuement
Pas à pas sur ton ombre
Dans ce rêve éveillé
Qui me prenait le coeur
Les ailes de tes bras
Drapaient sur mes épaules
Une douceur de soie
Dans l’obscur impatient
Recouvrant l’heure tiède
De nos souffles mêlés.
Avec pudeur et calme
Tu m’as déshabillée
Nous nous sommes aimés
A voix haute
La poitrine remplie d’été
Sous le clin d’oeil solaire
Traversant les persiennes…
…Le ciel s’ouvre
Sous mes pas
La nuit craque
De tous ses rêves
Le silence
Pétrit l’espace
Comme l’argile
Dans la chair
Plus haut, le soleil
Ecorce les étoiles
Sur la toison
De l’aube…des signes
Aimantée à ta source
Jusqu’au refus
De la douleur…
…A l’aube où tout se défait
Des artifices de la nuit
Savoir se libérer
De la hantise des traces
Accorder son sourire
A la dernière étoile
Et clouer le poème
Déjà inscrit dans la chair
Sur la page de l’aube…
…Le cahier est ouvert
La main s’avance
Les mots tombent
Cisaillent la feuille
Comme la pluie
Des mots-déluge
Des mots-source
Des mots-larmes
Encre violette
Encre violente
Sur le papier nomade
Voix de l’intime
Voix de mutant
Sur le chemin des lignes
Où le souffle se cherche
Une main sur le coeur.
Poèmes:Marie-Hélène Douat
extraits du recueil « Aube froissée »
avec l’aimable autorisation des Editions Associatives CLAPAS
Musique: Patrick Pernet
bouzouk: Dominique Bertrand